Chasse au Tresor [ouvert a tous]

Messages : 211 Date d'inscription : 31/03/2011 Age : 29

Le chemin ne sentait plus la noisette, tout le parc était recouvert de feuilles mortes, tel un tapis brun qui empêchait le vert tendre de l'herbe et les couleurs pastelles des fleurs de briller à nouveau. Il lui tardait que le printemps revienne, que toute cette grisaille disparaisse, et dire que l'hiver n'avait même pas encore pointé son nez !
Bientôt ce serait le vent froid, la neige collante et qui vous glaçait insidieusement, les nuits qui se rallongeaient et devenaient de terribles moments de solitude lorsque le sommeil ne s’étendait plus. Tout cela, elle aurait aimé le fuir !

Ce jour là, de la mi-novembre, Elektra s’était levée de bonne heure et avait enfilé des vêtements chauds. Depuis quelques jours, elle était revenue au domaine, c'etait comme un refuge, loin du monde extérieur, où sa solitude avait une raison d’être : elle était chez elle.
Annecy la Savoyarde était terne et fade, les gens fuyards ne se montraient jamais dans le village. Déception, frustration mais elle refusait de baisser les bras, ça non ! Alors elle revenait à la source de sa force : sa famille, ses cousins, le domaine.

Elle se faufila dans la cuisine et chaparda une miche, une bouteille de vin blanc âpre de lorraine, un long saucisson et quelques pommes qui trainaient par là. Elle enfourna tout cela dans sa besace et sourit en coin. Si le majordome voyait cela ...

Damoiselle Elektra ! Il ne faut pas trainer dans les cuisines !

Sursaut incontrôlé et incontrôlable, puis un fou-rire tout pareil.

*Blablabla .....*

Je venais juste chercher une pomme pour mon petit déjeuner, je me sauve !

La jeune fille fait sauter le fruit dans sa main et contourne rapidement l'homme à tout faire, ou presque, de la maison, un sourire mi-moqueur, mi-défiant aux lèvres, avant de s'enfuir du château en riant.
Où aller ? Peu importe, direction le Parc, les tours de garde où elle trouve souvent refuge pour rêver. Elle est un chevalier, son cheval s'appelle Vaillant et ils parcourent le monde ! Elle accumule les victoires dont elle refuse les honneurs, elle est reconnue mais échappe aux acclamations, son epee pourfend et défend dans tous les coins du royaume toujours au service du plus démuni ....

La vue du grand mur d'enceinte, cerné de ses tours majestueuses, la sort de sa rêverie et un sourire espiègle sur le visage, elle se glisse sans bruit sous la surveillance des gardes et pose son sac près du mur. Une pierre dépasse légèrement et la jeune fille se met à pousser dessus de toute ses forces, lentement le roc se décale, encore, toujours un peu plus, jusqu'à laisser apparaitre une ouverture où le frêle corps se glisse en se contorsionnant, un bras sort de la gueule béante sombre et chope le sac à terre, un petit rire résonne dans la muraille avant de s'y perdre.

Messages : 211 Date d'inscription : 31/03/2011 Age : 29

*Elektra ! Quelle idée tu as eu encore !!!*

A tâtons, dans une obscurité profonde, la jeune fille frôlait le mur à la recherche d'une torche qu'elle avait laissé là, la dernière fois qu'elle était venue. Il était tard et elle n'avait pu explorer le conduit bien loin, mais cette fois-ci, elle était équipée et prête à poursuivre aussi loin qu'il le faudrait. L'excitation de l'aventure commençait à lui procurer quelques frissons et elle sentait l’adrénaline arriver dans ses veines.

A l'aide de son petit silex qui ne quittait jamais sa poche, elle finit par allumer la torche et, replaçant son sac sur son dos, elle se mit à avancer lentement. Pas après pas, suivant la faible luminosité qu'elle créait, essayant de ne pas penser à toutes les petites bestioles qui devaient grouiller autour d'elle, elle continuait de progresser.

Clong!!!

Dans un réflexe, elle tourna la tête sur un coté, tentant de déterminer d'où pouvait venir le bruit soudain. Sa tête percuta un angle d'une pierre de la voute et elle porta sa main à son crane en frottant fort. La jeune lorraine se mit à pester entre ses dents.

@#%$^%&#^@%#$ !! Quelle idiote je suis ! Si je commence deja à avoir peur d'un bruit !

Sa voix résonna dans le tunnel et elle reprit sa progression, lentement, sur le qui vive. Après tout, elle n'avait pas refermé la pierre de l’entrée derrière elle, quelqu'un pouvait très bien trouver l’entrée et s'y engouffrer à sa suite. Elektra chassa cette pensée de sa tête, de toute façon personne n'oserait entrer sur les terres des d'Acoma.

Un léger souffle se fit sentir devant elle et la jeune fille tendit la torche en avant, légèrement relevée. D'où venait ce petit courant d'air ? Elle redescendit le bras très très lentement jusqu'à ce que la flamme vacille, et s’arrêta. La main libre tendue en avant, elle tata le mur devant elle : une impasse ? deja ?
Elle fit une petite moue déçue, son équipée sauvage se terminait bien trop vite à son gout. D'un geste réflexe, elle se mit à gratter la pierre du mur, celui-ci s'effritant légèrement, le vent léger de l'autre cote indiquait que le mur n’était pas d'origine mais mis là par la suite. Elle cogna assez fort avec le "cul" de sa torche et la pierre s’émietta. Un sourire sur les lèvres, elle planta la torche dans le mur fragile et ramassa une pierre au sol, puis se mit à cogner de toutes ses forces pour faire un trou.
Il n’était pas construit le mur qui arrêterait Elektra d'Acoma !!!

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Combien de temps avait-elle passé là, à cogner sur le mur, à l’émietter pièce par pièce, les briques de terre sèche fondant comme neige au soleil. La jeune fille tirait, poussait chaque morceau jusqu’à ce qu'il chut, et après un long moment l'espace fut assez grand pour qu'elle puisse s'y faufiler.

Elle remit son manteau sur elle, l'exercice lui ayant donné une suée, et après avoir jeté un œil presque aveugle dans la pièce suivante, elle jeta son sac de l'autre coté avant d'enjamber le reste de mur et de s'y engouffrer à son tour.

Levant haut la torche pour éclairer un maximum, l'espace d'un instant il ne lui sembla rien détecter dans l'endroit. Elektra remit sa besace sur son dos et décida de longer le mur. Si vraiment il n'y avait rien dans cet endroit, elle repartirait, fin de la découverte. Mais si au contraire, le fait que la pièce ait été condamnée par un mur laissant supposée une raison valable, il y avait un quelconque secret ici, sur qu'elle le trouverait !

La torche précédait de quelques secondes la main qui frôlait le mur, les yeux suivaient l'un et l'autre à tour de rôle, le pas était lent et régulier, on aurait pu croire qu'elle les comptait. Son regard se perdait parfois au sol ou vers l’intérieur de la pièce, espérant trouver plus rapidement quelque chose, puis reprenait la lente progression à tâtonnements.
Lorsque soudain sa main accrocha un affleurement. Ses doigts en firent rapidement le contour, se dispersèrent légèrement pour y revenir aussitôt, tandis que l'autre main ramenait la torche à toute vitesse. Un sourire se dessina sur le coin de sa bouche alors qu'elle découvrait l'objet en question : une petite tête de lion sculptée dans le mur, entourée d'une immense rosace aux dessins compliqués, un emmêlement de fleurs de lys et de dragons, où quelques lettres latines à moitie effacées venaient s'intercaler.

Hummm ... Templiers ? Pourquoi pas ... Ou peut-être autre chose ...

Elle avait lu des reliures sur les grandes croisades, sans doute ce qui l'avait influencée sur son désir de devenir chevalier. Elle rêvait d'avoir son propre cheval, et parfois de parcourir le monde, d'autres fois juste de sauver le sien ......

Il y avait des trous sur le pourtour de la rosace, d'un espacement régulier, juste un léger enfoncement, et elle passa lentement ses doigts à l’intérieur de chacun, les comptant mentalement ... Dix, il y en avait dix, mais pourquoi ? Elektra sortit alors une petite pièce dorée de sa poche et essaya de la placer dans un des trous, mais elle était trop petite. Si les trous avaient contenu quelque chose de précieux, ils avaient été volés. Elle caressa une dernière fois la tête du lion et repris son cheminement, excitée à l’idée de trouver quelque chose d'identique, ou pas, quelque chose qui ferait avancer l’énigme ...

Soudain elle heurta un mur !

@#$%^&*@#$%^&*

Non, ce n’était pas un mur, l'objet était long et lui arrivait à la poitrine, il semblait par contre collé au mur. La jeune fille fit courir la lumière de la torche sur toute la longueur de l'obstacle et émit un nouveau chapelet de jurons.

Si elle ne se trompait pas, l'objet en question était un sarcophage, qu'elle commença à étudier sous toutes les coutures. Oubliés temps, famille, vie extérieure ! Elle ne ressentait même pas faim et soif, l’inquiétude avait laisse place à l'excitation, et sa solitude lui semblait pour une fois des plus enivrante.

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