Yarwelh hésitait à prendre la parole sur les trois défunts. Elle n'en connaissait qu'une. Et puis il y avait la les époux, ou du moins les amoureux, de la famille proche, des amis. Alors avait-elle le droit de parler, elle qui n'était pas grand chose.
Et puis un souvenir revint. Elle se leva alors.
Parmi les personnes que nous enterrons aujourd'hui, je n'en connaissais qu'une seule. Je ne pense pas que j'étais une de ses amies très proche, mais il ne me parait pas insensé de prendre la parole ce jour.
A l'enterrement de mon cher et tendre, une amie a prit la parole. Elle ne le connaissait pas, et pourtant ses mots résonnent à mes oreilles en cet instant.
"On ne nous connait non seulement par nos actes mais aussi par le bien que l'on fait autour de soi". C'est valable pour tous, mais je songe à Lisandru. Lisandru, tu as su rendre heureuse une femme, mon amie, et ses enfants dont mon filleul. Pour cela vous méritez mon respect. J'aurais aimé vous connaitre.
Lavania. Que dire? Comme je l'ai déjà dit, nous n'étions pas très proche. Malgré tout, je connaissais deux facettes de toi. J'ai appris à te connaitre comme politicienne. Malgré tout, tu étais restée intègre, chose assez rare en politique. Droite et simple. Tu n'oubliais pas les autres, ni les lorrains, ni ta famille.
Je te connaissais aussi par l'atelier. Là, pas de politique mais des rires. beaucoup de rires. Et un peu de sérieux quand il le fallait. La encore, un travail pointilleux et bien fait.
Tu me manqueras.
Yarwelh regagna sa place. Les enterrements avaient beau se succéder, elle n'était toujours pas à son aise. Au passage, une main compatissante sur l'épaule de son amie. Elle avait été là pour elle. Elle avait dit les mots, ceux qui avaient grandi O sans mesme le connaitre, juste parce qu'il l'avait rendue heureuse un temps. Alors elle se devait d'estre là. Elle le voulait.